TDAH, le diagnostic facile ?
20.03.23 - Écrit par Paul
L'autre jour, entre dans mon cabinet le petit Gabin, 5 ans et sa maman. Un petit garçon légèrement agité, mais tout à fait dans le spectre de la "normalité". Une maman, par contre, prise d'angoisses : "Ils m'ont dit qu'il y avait un soucis à l'école, et que c'était sans doute un TDAH".
Première réaction : fantastique, les profs de maternelle et ATSEM ont à présent un diplôme de médecine. Puis une fois la blague passée, je me questionne réellement. Peut-être que l'équipe pédagogique a réellement observé quelque chose chez Gabin.
J'utilise les critères diagnostics du DSM-V, et me retrouve face à un petit garçon qui n'a AUCUN de ces critères. Il ne présente pas de difficulté d'attention, ni de concentration. Aucune difficulté à canaliser l'hyperactivité corporelle que l'on observe chez tous les enfants de son âge.
Par contre ?
On est effectivement face à un patient qui s'oppose franchement à l'autorité. Peine à respecter les règles, et ne craint pas de marquer son désaccord face aux adultes avec agressivité.
Au final ?
L'école a mis un "diagnostic" sur cet enfant, l'a stigmatisé au sein du groupe classe sans aucun fondement médical, ce qui (pour le coup) a eu un réel impact sur sa façon d'aborder le milieu scolaire. Je l'ai mis en relation avec une consoeur psychothérapeute spécialisée dans l'enfance pour travailler sur ses difficultés d'opposition, et la verbaliser de façon saine et appropriée.
Gabin est à présent un petit garçon on ne peut plus typique de CP, qui rentre avec aisance dans les apprentissages et dans les relations avec sas pairs.
En conclusion :
Il n'y a qu'un docteur qui peut réellement vous affoler sur la présence d'un TDAH. Les diagnostics amateurs, ou valise pour simplement définir un enfant "difficile" sont dangereux à la fois pour votre bien être et pour celui de l'enfant.
Paul
Psychiatre - Toulouse